Moteur PureTech : avis complet, fiabilité et problèmes connus

Élu plusieurs fois "Moteur de l'année", le bloc EB2 (nom de code interne) a séduit la presse et les conducteurs par son efficacité énergétique théorique et sa nervosité. Conçu pour remplacer les anciens blocs atmosphériques gourmands, il repose sur une architecture trois cylindres compacte visant à réduire les frottements et les émissions de CO2. Cependant, cette quête de légèreté et d'efficience a conduit à des choix techniques audacieux, dont certains se révèlent aujourd'hui problématiques sur le long terme.

C'est l'épicentre du scandale et la source principale des critiques concernant la 1.2 PureTech fiabilité. Contrairement aux architectures classiques, la courroie de distribution de ce moteur baigne directement dans l'huile moteur, un choix technique audacieux qui rappelle les défis rencontrés par le moteur N47N de BMW sur d'autres types de motorisations. L'objectif était de réduire les frottements et le bruit. En pratique, le mélange de carburant imbrûlé qui passe dans l'huile (phénomène de dilution, fréquent sur les petits trajets à froid) attaque chimiquement le caoutchouc de la courroie.

Au-delà de la courroie, un autre problème moteur Stellantis affecte particulièrement les versions turbo produites entre 2014 et 2018 : la surconsommation d'huile. Ce phénomène est souvent lié à une défaillance de la segmentation ou à un encrassement des soupapes (calaminage) dû à l'injection directe. Lorsque le moteur consomme plus de 0,5 litre d'huile aux 1.000 km, cela indique souvent une usure interne irréversible. Cette soif d'huile aggrave le problème de la courroie, car les appoints fréquents ne suffisent pas à régénérer la qualité du lubrifiant, qui reste chargé en carburant et continue d'attaquer la distribution. Les casses de bougies, dont la céramique tombe dans les cylindres, sont aussi un incident répertorié pouvant détruire le bloc moteur en quelques secondes.

Face à la grogne montante et aux actions collectives, le groupe a dû réagir. Plusieurs vagues de rappel constructeur PureTech ont été lancées, notamment fin 2020, pour contrôler la largeur de la courroie et mettre à jour le logiciel de gestion moteur. Une nouvelle référence de courroie, censée être plus résistante, a été introduite sur les chaînes de production courant 2017, sans toutefois éradiquer totalement le risque.

La question de l'achat est délicate. Les avis utilisateurs Peugeot Citroën sont polarisés : ceux qui n'ont pas de soucis louent l'agrément, tandis que les victimes de casse crient au scandale industriel. Si vous cherchez une occasion équipée du 1.2 PureTech (générations 2012-2020), la méfiance est de mise. Exigez un historique d'entretien limpide et vérifiez si la courroie a été changée récemment. Pour les véhicules neufs, la donne change radicalement depuis 2023. Stellantis a lancé une nouvelle version hybride 48V (136 ch) équipée cette fois d'une chaîne de distribution, résolvant définitivement le problème de la courroie humide. C'est vers cette motorisation, ou les versions corrigées post-2022, qu'il faut impérativement s'orienter pour dormir tranquille.